Mini-série: l'An Mil... Interminable... vieillot... mais finalement bien intéressant.

Description de l'article de blog :

FILMS, BD, ROMANSMONDE DISPARU

9/20/20253 min read

Robert le Pieux, Excommunication, Tableau
Robert le Pieux, Excommunication, Tableau

L’an Mil : le seul film qui réponde à ces critères ?

Amateur de scrolls, vidéos Tiktok et autres Youtube shorts, passe ton chemin !

Vous cherchez un film ou un roman sur les carolingiens ?... Difficile à trouver…

Et un film ou un roman sur les carolingiens qui ne parle pas des vikings ?... Ça se complique…

Et qui, en plus, ne concerne pas le règne de Charlemagne ?... Quasiment impossible…

Tout est relatif. Et il faut entendre les carolingiens au sens large puisque ce téléfilm se déroule sous le règne du Capétien Robert-le-Pieux.

Ce dernier fut sacré en 988, un an après son père, Hugues Capet, qui espérait ainsi renforcer la nouvelle dynastie. Son règne marque donc la déchéance finale des Carolingiens de Francie qui étaient encore représentés par Charles-de-Basse-Lorraine, dernier fils du roi Carolingien Louis IV d’Outremer, et par ses enfants Otton et Louis-de-Basse-Lorraine.

L'Excommunication de Robert le Pieux (Musée d'Orsay, Jean-Paul Laurens)

Mais ne faisons pas la fine bouche… Les films ayant pour objet cette période obscure de l’histoire de France sont suffisamment rares pour ne pas négliger cette mini-série diffusée sur TF1 en 1985. Celle-ci peut être facilement trouvée sur internet et une longue vidéo youtube regroupe les trois épisodes.

Le scénario s’appuie sur les travaux de l’historien Georges Duby et relate les aventures de Guillaume, vassal du comte d’Aquitaine, et ses pérégrinations pour prendre possession de son nouveau fief de Roquetaille, dans les Pyrénées. L’arrivée de ce seigneur divisera les habitants de la région sur l’attitude à adopter vis-à-vis de cette nouvelle autorité.

Ce téléfilm a une première vertu : il rappelle qu’une autre télévision a existé. Une télévision qui ne prenait pas nécessairement les téléspectateurs pour des décérébrés en leur infligeant 45 minutes de publicité dans l’heure précédant la diffusion d’un film ou en leur proposant tout un panel d’émissions de téléréalité, pour la plupart plus débiles les unes que les autres.

Après cette légère digression, revenons aux Carolingiens

forteresse, film
forteresse, film

Le principal intérêt du film réside dans son aspect documentaire, notamment dans la description de la vie quotidienne d’une époque globalement méconnue : l’extrême religiosité de la société, les relations de vassalité de Guillaume avec son suzerain ou avec les hommes libres de son fief, le dénuement du peuple mais également de la noblesse …

Tout cela est très bien reconstitué mais l’action avance à la vitesse d’un escargot asthmatique, la qualité de la vidéo de type VHS est… pourrie ?... dégueulasse ?... disons… dégradée, et l’histoire est interminable. Ainsi, le premier épisode d’une heure raconte essentiellement le voyage de Guillaume pour rejoindre Roquetaille.

Et c’est long…

Très long…

Trop long… (d'où l'avertissement en début d'article).

Parfois une saynète relance l’intérêt du spectateur : un chariot se retrouve bloqué dans une ornière… Parviendra-t-il à repartir ?... Le téléspectateur retient son souffle… Heureusement, quelques voyageurs viendront donner un coup de main (ou plutôt d’épaule) pour que le convoi puisse repartir…Ouf !... Le pire a été évité…

Décor de la Forteresse de Roquetaille

Bon… J’exagère un peu… Le scénario contient plusieurs péripéties auxquelles participent divers personnages : la femme de Guillaume (dont, en passant, on peut admirer la poitrine avant qu’elle ne prononce la moindre ligne de texte, par la magie d’un peu subtil et bien éculé procédé scénaristique), un esclave forgeron et son amoureuse, une « sorcière », le chef des villageois, des hommes d’Eglise etc.

Mais le film reste globalement sur un rythme extrêmement lent qui semble restituer le rapport au temps que devaient entretenir les hommes et les femmes du Haut Moyen-âge. Mais, au XXIème siècle, une grande vertu est indispensable pour regarder les 2h45 de cette vidéo Youtube sans céder une seule fois à la tentation d'appuyer sur "avance rapide".

Au final, et malgré les critiques exprimées précédemment, j’ai apprécié ce téléfilm, très éloigné des productions moyenâgeuses habituelles : pas de grande bataille, ni de forteresse imprenable, pas de tournoi épique, ni d’archer infaillible…

Aucun héros… Juste des gens simples, confrontés à la rudesse d’un monde oublié.

#carolingien #histoiredefrance #moyenage #films