Sire, on en a gros !... ou la chasse au gros gibier au temps des carolingiens.
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MONDE DISPARU
9/29/20253 min read
Elans… Bisons… Aurochs…
Ca a quand même une autre gueule que nos chevreuils et sangliers d’aujourd’hui…
La grande faune qui peuplait toute l’Europe occidentale depuis la préhistoire a lentement disparue devant l’avancée de la déforestation et le développement de la chasse. Cependant, au Haut Moyen-Age, Mérovingiens et Carolingiens pouvaient encore rencontrer de grands mammifères dans les forêts primaires de Francie.
L’Elan
L’Elan… animal du grand nord… de la Scandinavie à la Sibérie… symbole du Canada où il se fait appeler orignal…
… a longtemps été présent dans toute l’Europe de l’Ouest et des populations ont survécu dans différentes régions jusqu’au Moyen-Age.
Charlemagne et ses descendants pouvaient encore chasser le plus grand des cervidés en Alsace, Flandres, Normandie ou Suisse.
Contrairement à une idée reçue, l’Elan apprécie les forêts de feuillus et les zones humides. Les réintroductions récentes de cet animal sont donc des succès dans les pays où elles ont été menées, tels que la Pologne, la Tchécoslovaquie ou l’Allemagne.
A quand un retour de l’Elan en France ?


Elan réintroduit en Allemagne
Le Bison d’Europe.
Celui-ci a longtemps été très commun dans toute l’Europe, de la Grèce à la Scandinavie. Il a progressivement reculé. Les Carolingiens le croisaient encore dans les grandes forêts du nord de la Gaule.
Puis il fallut aller le chasser en Allemagne… puis en Pologne… puis… il disparut…
… sauf dans quelques zoos, où 54 individus survivaient encore dans les années 20. La société internationale pour la protection des Bisons d’Europe prit alors les choses en main et parvint à sauver l’espèce et à la réintroduire en milieu naturel.
Malgré la faiblesse de la diversité génétique et la disparition définitive de deux sous-espèces (Caucase et Hongrie), le Bison d’Europe, bien qu’encore fragile, semble désormais sauvé, comme son cousin américain, dont le nombre passa de 60 millions d’individus à 750 en quelques décennies (performance remarquable de Buffalo Bill et de tous ses copains!).
Il peut être considéré comme le symbole de la réussite de sauvegarde d’une espèce.


Chasse au bison
L’ Aurochs
Les amateurs de corridas parlent souvent avec admiration des Miura et de leurs 600 kg de muscles. De nombreux toreros craignent de les affronter et ces taureaux de combat ont un tableau de chasse bien garni, comme le rappelle la statue de Nimeno devant les arènes de Nîmes.
Ces monstres ressembleraient pourtant à de sympathiques vachettes camarguaises si on les plaçait à coté de leur ancêtre préhistorique, l’Aurochs, qui pouvait atteindre les 1000 kg.
Présent de la Chine à l’Europe, celui-ci, comme le Bison et l’Elan, a lentement régressé aux cours des siècles. Mais il était encore bien implanté dans toute la France Carolingienne des IXème et Xème siècle.
Puis il fallut aller le chasser en Allemagne… puis en Pologne… puis… il disparut…
… complètement… en 1627.
Quelques spécimens survécurent peut-être en Bulgarie ou en Russie mais, cette fois-ci, l’histoire se terminait mal.


Aurochs de Heck
Pourtant, aujourd’hui, des Aurochs peuvent être admirés dans plusieurs zoos.
Par quel miracle ?
A l’image des chevaux Tarpan, il s’agit d’Aurochs « reconstitués », par les frères Heck dans les années 20, à partir de races bovines très anciennes.
Les sympathies nazies des deux frères et leurs sous-entendus sur la pureté de race de leur création, ainsi que l’amateurisme de leurs travaux qui ne durèrent que quelques années, n’ont guère été appréciés par la communauté scientifique qui ne voit, souvent, dans l’Aurochs de Heck, qu’une nouvelle race de bœuf domestique.
D’autres projets ont été lancés.
Très proche génétiquement de ses cousins apprivoisés, l’Aurochs n’a peut-être pas définitivement disparu.
#carolingien #moyenage #chasse
