Délimitée au Sud par les Pyrénées, à l'Ouest par l'océan, au Nord et à l’Est par… par… (en fait on ne sait pas trop…), son nom apparait pour la première fois sous la plume de César dans la Guerre des Gaules.

Deux mille ans plus tard, elle résiste encore et toujours, et survivra même au redécoupage administratif des régions de 2015 en devenant la « Nouvelle Aquitaine », alors que, dans le même temps, les antiques Alsace ou Lorraine, lointaine descendante du royaume carolingien de Lothaire, disparaissaient au profit d’un impersonnel « Grand Est ».

L’Aquitaine a toujours cultivée son indépendance : César la présente déjà comme une région autonome de la Gaule en la différenciant de la Celtique et de la Belgique. Devenue wisigothe, elle fut conquise par Clovis en 507, et vit se succéder plusieurs rois d’Aquitaine francs jusqu’en 632, puis des Ducs, qui surent se tenir à distance du pouvoir mérovingien des rois et des maires du palais.

Au moyen-âge, on ne présente plus l’une des plus grandes stars de cette époque : non pas Claudia Cardinale comme pourrait le laisser croire le titre de l’article, mais Aliénor... (d’ Aquitaine pour ceux qui ne suivraient pas), qui épousa successivement Louis VII et Henri II, respectivement roi de France et roi d’Angleterre. Un beau CV qui contribua à créer une situation territoriale inextricable entre les deux pays, et qui permit aux souverains suivants de trouver facilement des prétextes pour se faire la guerre pendant plusieurs siècles.

Et pour les Carolingiens ? Qu’en est-il ?

Le Sud-Ouest...

Le Périgord et son foie gras,... la ville rose et son rugby,... la forêt des Landes,... le Pays Basque...

Mais existe-il, dans le monde, une autre région, aussi mal définie géographiquement, dont le nom ait réussi à traverser les siècles ?

Gisant d'Aliénor d'Aquitaine à l'Abbaye de Fontevrault.

L' Aquitaine... Qu'est-ce-que-c'est au juste ?

Dans son excellent ouvrage (l’Aquitaine Carolingienne 778-987), Léonce Auzias rappelle que « les sources narratives sont, en ce qui concerne l’Aquitaine, extrêmement rares et discrètes (…) mêmes les ducs, mêmes les rois sont des figures floues ; leur personnalité restera toujours énigmatiques ».

En clair, et même si cet érudit a réussi le tour de force de rédiger un ouvrage de 400 pages sur le sujet, on ne sait pas grand-chose…

Dans un premier temps, la famille Carolingienne chercha à imposer aux Aquitains des rois issus de ses rangs. Ainsi les futurs souverains Louis-le-Pieux, Charles-le-Chauve, Louis-le-Bègue ou Carloman II firent leurs armes dans cette région difficile et portèrent tous un jour le titre de « roi d’Aquitaine » avant de régner sur la Francie Occidentale ou l'Empire.

Mais les Carolingiens ne parvinrent jamais à asseoir complètement leur autorité. La consolidation de la féodalité et les guerres incessantes contre les normands ne leur facilitèrent pas la tâche et des comtes locaux purent se constituer de grands domaines. Bernard Plantevelue, Ramnulf II de Poitiers, Guillaume le Pieux conduisirent l’Aquitaine à l’émancipation et à la création d’un duché aux mains d’une dynastie poitevine, indépendante de la famille Carolingienne.

L' Aquitaine Carolingienne de Léonce Auzias

Cependant, les derniers rois ne renoncèrent jamais à leurs prérogatives et continuèrent d’intervenir régulièrement dans les affaires d’Aquitaine en y menant des luttes aussi bien diplomatiques que militaires.

Les exemples sont nombreux: Eudes vainc Ramnulf II et traverse toute la région jusqu’à Périgueux, Charles-le-Simple y lève le ban pour combattre les envahisseurs hongrois, Raoul mène une grande armée contre les vikings dans le Limousin et reçoit l’hommage des vassaux du sud, Louis IV d’Outremer s’assure à plusieurs reprises la fidélité de ces mêmes vassaux et plus particulièrement celle du Duc d’Aquitaine, Lothaire tente de rétablir la présence royale dans le Sud grâce au mariage de son fils, le futur Louis V, etc.

Mais la destitution des Carolingiens et l’installation de Hugues Capet sur le Trône de France sonnèrent le glas de ces campagnes. Les premiers Capétiens ne franchiront pratiquement jamais la Loire pendant deux siècles et, en 984, Guillaume IV Fier-à-Bras put se déclarer «Duc de la monarchie des Aquitains».

Une formule alambiquée et bien politique pour un nouveau roi qui ne dit pas son nom mais qui acte la fin de l’Aquitaine Carolingienne.

#carolingien #histoiredefrance #moyenage

Claudia Cardinale dans "Il était une fois dans l'Ouest".

Comment ça, ça n'a rien à voir avec les Carolingiens ?

(en vérité je n'ai pas trouvé d'images très convaincantes pour illustrer cet article)